Burkina-Ganzourgou-Patrimoine-Culturel-Tourisme
Les autorités administratives du Ganzourgou découvre le riche patrimoine culturel et touristique de Méguet
Méguet, 15 mai 2025, (AIB)- À l’occasion de la deuxième édition de la Journée des coutumes et des traditions, la Direction provinciale en charge de la culture et du tourisme du Ganzourgou a organisé une sortie culturelle inédite dans la commune de Méguet, au profit des directeurs et chefs de services provinciaux ainsi que des agents de l’administration. Une véritable plongée au cœur des racines historiques et spirituelles de cette chefferie séculaire, qui a laissé les visiteurs émerveillés.
La journée a débuté par une visite officielle à Sa Majesté Naba Saaga, Chef de Méguet, où les hôtes ont pris part à une cérémonie sacrificielle inscrite dans le cadre des festivités. Ce moment de recueillement et de communion avec les ancêtres a ouvert la voie à une immersion plus profonde dans l’histoire du village.
Les participants se sont ensuite rendus à Kang-yiri, un site historique à l’est de Méguet, considéré comme le berceau de la chefferie. C’est là que Naba Kanga, premier chef de Méguet venu de Niou dans le Koulwéogo, aurait établi ses quartiers après avoir repoussé les populations bissa pour asseoir son autorité. Le site, perché sur une petite éminence entourée d’arbres épineux, est aujourd’hui un lieu de mémoire où, selon la tradition, Naba Kanga ne serait pas mort comme tout homme, mais se serait « enfoncé dans la terre ». Un canari y matérialise l’endroit, servant d’autel pour les sacrifices.
Les échanges ont été nourris : date de fondation de la chefferie, succession des chefs, liens historiques entre Méguet et Niou… autant de sujets qui ont suscité l’intérêt et la curiosité des visiteurs.
La visite s’est poursuivie dans le village de Guiloughin, toujours à l’est de Méguet. Là se dresse le mystérieux site de Pilounga, une formation granitique unique dont certaines parties résonnent comme un tambour d’aisselle ou un tam-tam. Malgré l’heure tardive — les esprits du lieu ayant, dit-on, pris congé pour le marché — les visiteurs ont pu apprécier une démonstration sonore, même atténuée.
Ce lieu, chargé de sacré, est également un centre de rituels où les fidèles viennent solliciter des dons en chant, danse, maternité ou inspiration musicale, en échange d’un simple fagot de bois.
Juste à côté, un tribunal traditionnel étonne par sa puissance symbolique : deux blocs de granite dressés, séparés par une étroite fente. En cas de calomnie ou d’accusation infondée, l’accusé est invité à passer entre les pierres après un sacrifice. Si la personne est coupable, elle y resterait coincée, nécessitant un nouveau rituel pour être libérée.
Le périple s’est achevé sur le site d’extraction et de fabrication traditionnelle des meules. Là, les visiteurs ont découvert les techniques ancestrales utilisées pour façonner ces outils essentiels à la vie quotidienne d’autrefois.
Au terme de cette journée riche en découvertes et en émotions, une chose est claire : Méguet ne se contente pas d’exister dans le présent. Elle s’enracine dans une histoire vivante, portée par une chefferie qualifiée de doyenne sur la rive gauche du fleuve Nakambé, et un peuple fier de ses origines.
Cette initiative culturelle, soutenue par les autorités provinciales et coutumières, s’inscrit dans une dynamique de valorisation du patrimoine immatériel et de promotion du tourisme endogène. Une expérience à renouveler.
MS/ATA