Balé: Une famille exhume un trésor ancestral enfoui depuis des générations
Boromo, 14 mai 2025 (AIB) – La famille Lamien, à Bagassi, a retrouvé la fortune enfouie par ses aïeux depuis plusieurs générations. Ce patrimoine familial est composé de plusieurs canaris remplis de cauris ainsi que de pièces d’argent de 5 francs de la République française, datées de 1938 et 1939. Le trésor a été exhumé le 7 mai 2025, lors de travaux de construction sur l’ancien site de la résidence familiale, dans le quartier chef. Les héritiers ont présenté les objets retrouvés à une délégation des autorités provinciales dépêchée sur les lieux le 8 mai.
Le porte-parole de la famille, Frédéric Lamien, a expliqué à la délégation les origines des objets retrouvés et les circonstances ayant conduit à leur découverte.
« Nous avons appris de nos pères qu’une richesse familiale avait été volontairement enfouie dans le sol par nos grands-pères, pour des raisons que nous ignorons. Mais il n’était pas permis d’entreprendre délibérément des recherches pour la retrouver. Toutefois, si l’un des nôtres s’engageait à le faire et que les fouilles s’avéraient négatives, les conséquences seraient irrévocables pour ce dernier », a expliqué M. Lamien.
« Les générations qui se sont succédé ont effectué de nombreux rituels et sacrifices afin d’implorer les mânes des ancêtres pour qu’ils nous guident. Aujourd’hui, nous sommes très fiers de retrouver ce patrimoine qui, autrefois, faisait le prestige de notre famille. Nous sommes passés du mythe à la réalité. Nous croyons enfin aux chants des griots du village et à tout ce que nos pères nous ont raconté », a-t-il poursuivi.
Selon lui, les griots du village ont toujours affirmé, dans leurs louanges, que la nature avait gratifié la famille d’une grande richesse depuis les temps anciens.
À cela s’ajoutaient les railleries de leurs parents à plaisanterie, qui disaient qu’ils étaient devenus pauvres parce que leurs ancêtres avaient caché leur richesse et en avaient oublié l’emplacement. « Pour nous, ce n’étaient que des récits historiques, souvent difficiles à croire », a ajouté M. Lamien.
« Aujourd’hui, tous les habitants du village et des environs sont témoins de notre passé glorieux de famille fortunée, tant racontée », s’est réjoui l’héritier Frédéric.
Le porte-parole de la famille a conclu en déclarant que ces objets ont une valeur sacrée pour eux. « Nous les protégerons, car ils sont la racine de notre bonheur matériel. C’est pourquoi ils ont été placés dans la case à fétiche. »
La famille Lamien poursuivra les sacrifices et les consultations des ancêtres afin d’obtenir toutes les orientations nécessaires pour une meilleure jouissance de ce patrimoine.
Elle se dit également disposée à collaborer avec l’administration en charge de la protection, de la gestion, de la sécurisation, de la documentation et de la valorisation du patrimoine burkinabè.
La délégation des autorités administratives était conduite par le directeur provincial de la Culture, des Arts et du Tourisme, Seydou Bagagnan. Le trésorier principal de Boromo, Seydou Ouattara, et le trésorier départemental de Bagassi, Gérard Thiao, faisaient aussi partie de la mission.
Les membres de la mission ont eu des échanges fructueux avec la famille Lamien et des personnes ressources du village.
La quantité et la qualité des cauris et des pièces d’argent ont impressionné la délégation. Celle-ci a salué et apprécié favorablement l’initiative des héritiers d’avoir informé les autorités dans ce contexte de valorisation du patrimoine national.
Selon le directeur provincial de la Culture, Seydou Bagagnan, l’objectif de la mission était de s’enquérir de la nature des objets découverts, d’échanger avec la famille et les responsables locaux sur les circonstances de la découverte, les mesures à prendre pour assurer la sécurité des objets, les perspectives à envisager, et de faire un rapport à la hiérarchie.
Les objets découverts sont d’anciennes pièces de monnaie de la République française.
Des canaris ont été exhumés, tous remplis de cauris, pour un volume équivalant à un sac de 50 kg. L’extraction a malheureusement endommagé une bonne partie des récipients.
De l’avis des financiers, une telle quantité de cauris représentait autrefois une valeur équivalente à des millions de francs en termes d’échange. Selon eux, cette découverte témoigne également de la dynamique économique passée du village de Bagassi et prouve que les ancêtres connaissaient déjà les mécanismes d’épargne et de sécurisation de leurs richesses.
Pour les membres de la mission, les cauris et les pièces découverts doivent être vus comme un patrimoine matériel de la famille Lamien, mais aussi comme un héritage pour toute la nation.
Agence d’Information du Burkina
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