Coton burkinabè:FILSAH appelle à soutenir la production locale

Le Directeur général adjoint (DGA) de la Filature du Sahel (FILSAH), Salif Konaté, a animé une conférence de presse, le vendredi 15 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso, pour faire la promotion des produits de la filature, sensibiliser et éduquer les consommateurs sur la qualité des pagnes tissés avec le fil 100% coton de la FILSAH.

La Filature du sahel (FILSAH) est une entreprise textile basée à Bobo-Dioulasso, et spécialisée dans la production du fil 100% coton. Vieille de 25 ans, cette entreprise, avec ses 10 000 tonnes de fil par an, fait face à une concurrence « déloyale » du fait de l’importation « massive » du fil de coton, notamment asiatique. Conséquence, ce sont des tonnes de fil de la FILSAH qui sont entassées dans les magasins de l’entreprise. Trois milliards de fil de la FILSAH, selon les confidences du Directeur général adjoint (DGA) de l’entreprise, Salif Konaté, sont sans preneur à cause de cette importation.

« Cette importation impacte notre production. Trois milliards de fils sont stockés dans nos magasins. Si fait que la filature par tourne à 30% de ses capacités. Et nous avons été obligés de nous séparer de 100 de nos collaborateurs », s’est désolé le DGA Konaté. Pour sortir la FILSAH de cette léthargie, l’entreprise a initié une « vaste » campagne de communication pour mieux vendre ses produits et barrer la route à la concurrence « déloyale ». Cette stratégie de communication a été dévoilée aux animateurs des médias, le vendredi 15 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso.

Conçue pour se dérouler sur la période de novembre 2024 à avril 2025, cette campagne de communication, selon ses concepteurs, entend éduquer et sensibiliser les consommateurs à faire la différence entre les pagnes tissés avec le fil de la FILSAH, et ceux contrefaits. Aux dires du principal animateur du point de presse, Salif Konaté, il était temps que la FILSAH sorte de son silence pour faire la promotion de son fil dont la qualité n’est plus à démontrer. Dans cette « guerre » communicationnelle, il est question, selon le DGA, de faire comprendre aux consommateurs que le « vrai Faso Danfani » (pagne tissé) est celui produit au Burkina Faso et avec le fil de 100 burkinabè de la FILSAH.

« Le coton du Burkina Faso est un coton de qualité et le fil fait à partir de ce coton est de qualité par rapport au fil synthétique importé qui est différent du coton. Ainsi, les pagnes tissés à partir du fil synthétique ne sont pas de qualité », a estimé M. Konaté. Pour sauver la FILSAH et la soutenir dans son combat contre la concurrence déloyale, le gouvernement de Transition, dans le cadre du développement endogène, a interdit depuis le 24 septembre 2024, les importations de fil de tissage et de pagnes tissés afin de « promouvoir la chaine de valeur coton-textile-habillement ». Cette mesure qui prend effet trois mois de la date de signature, bien que salvatrice, n’a pas encore d’impact sur la situation de la filature à en croire Salif Konaté. « Nous ne sentons pas d’abord les effets de ces mesures qui viennent d’être prises.

C’est au bout des trois mois donnés aux importateurs pour écouler leurs stocks que nous pourrions apprécier cette décision du gouvernement sur nos produits », a soutenu le DGA non sans féliciter d’avance les autorités de la Transition pour cette vision. Ainsi, l’Etat, a poursuivi M. Konaté, est fortement impliqué dans la lutte contre la fraude des pagnes et du fil de tissage importé, notamment à travers la brigade nationale de lutte contre la fraude. Une visite des installations de l’entreprise a permis aux journalistes de constater les capacités de production ainsi que les tonnes de fil stockées dans les magasins, et les machines aux arrêts pour cause de la mévente.

Kamélé FAYAMA

Salimata DAO

(Stagiaire)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!