Prévention contre le travail des enfants
50 enseignants-relais de Dédougou outillés
La direction régionale du travail et de la protection sociale de la Boucle du Mouhoun a organisé à Dédougou, le 7 janvier 2023, un atelier de formation en vue d’outiller 50 enseignants sur la prévention contre le travail des enfants.
La direction régionale du travail et de la protection sociale de la Boucle du Mouhoun veut mettre les acteurs de l’éducation à contribution dans la prévention des pires formes du travail des enfants. Pour ce faire, elle a tenu ce samedi 7 janvier 2023, une session de formation au profit de 50 enseignants de la Circonscription d’éducation de base (CEB) de Dédougou. Pour le directeur régional en charge du travail de la Boucle du Mouhoun, Moussa Traoré, l’atelier de formation vise à faire des acteurs de l’éducation, un canal privilégié pour atteindre un plus large public. Pour lui, l’éducation est une alternative « très crédible » en matière de lutte contre les pires formes de travail des enfants. « Généralités sur le travail des enfants et le travail forcé : concepts et cadre juridique », est donc le thème d’un module déroulé au cours de cette journée. Selon Siaka Traoré, formateur et inspecteur du travail en service à la direction régionale de la Boucle du Mouhoun, la communication a mis à niveau les participants sur un certain nombre de concepts comme les notions d’« enfant », de « travail des enfants », de « travaux dangereux pour les enfants », et de « travail forcé ». Parlant de l’ampleur du travail des enfants, le communicateur a relevé que la région de la Boucle du Mouhoun occupait le troisième rang, selon un classement national révélé par une étude en date de 2006 avec 165 015 enfants de 5 à 14 ans soumis à des travaux inadaptés à leur âge. Ces travaux, a poursuivi M. Traoré, ont des effets néfastes sur le développement physique, psychologique et social des enfants.
Sensibiliser les parents
A l’issue de cette présentation, Joséphine Yaméogo, participante, a laissé entendre qu’elle comprend mieux maintenant les enfants. « Comme nous sommes dans le domaine éducatif, cette formation nous amène à savoir réellement qui sont les enfants », a-t-elle soutenu. Pour cette enseignante, les connaissances nouvelles acquises vont permettre aux participants, partout où ils seront, de contribuer à la protection des enfants et à lutter contre leur trafic. C’est aussi le souhait du directeur régional en charge du travail, Moussa Traoré. Ainsi, il a invité les enseignants formés à servir de relai de l’Inspection du travail dans la transmission du message aux élèves et aux parents d’élèves afin que la lutte contre le travail des enfants aboutisse à des résultats « éclatants » dans la région et que l’école soit le milieu par excellence des enfants. Quant au directeur régional de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle de la Boucle du Mouhoun, Ambroise Paré, il a aussi appelé les acteurs de l’éducation à s’impliquer fortement dans la lutte contre le travail des enfants. « Vous devez sensibiliser les parents à envoyer leurs enfants à l’école car les enfants travailleurs se recrutent généralement dans les milieux analphabètes et pauvres », a-t-il lancé.
Le financement de l’atelier de formation au profit de la cinquantaine d’acteurs de l’éducation a bénéficié de l’appui du Bureau international du travail (BIT) à travers le projet CLEAR Cotton. Cofinancé par l’Union européenne et mis en œuvre en collaboration avec l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale du travail (OIT), ce projet veut contribuer à l’élimination du travail des enfants et du travail forcé sous toutes ses formes, particulièrement les pires formes dans la chaine de valeurs du coton, du textile et de l’habillement dans des pays producteurs comme le Pérou, le Mali, le Pakistan et le Burkina Faso.
Adama SEDGO
Yacouba BELEM (Collaborateur)
