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Litige foncier à Bobo-Dioulasso

3 000 personnes menacées de déguerpissement

Des résidents installés à la lisière des zones non-loties du secteur 24 de Bobo-Dioulasso sont menacés de déguerpissement. Un particulier se réclamerait propriétaire de la superficie (environ 8 ha) sur laquelle ils se sont installés. Pourtant, les occupants du site avouent avoir acheté leurs lopins de terre avec les propriétaires terriens. Les propriétaires terriens ont fait une déclaration à la presse dans l’après-midi du dimanche 6 novembre 2022, sur le site.

 

L’arrondissement 4 de Bobo-Dioulasso connait un nouveau litige foncier. Ce litige met en cause un particulier du nom de Boureima Ouédraogo et les résidents du site d’environ 8 hectares (ha). Dimanche 6 novembre 2022. Il est presque 13 heures. La messe tire vers sa fin dans cette église protestante située dans les zones non-loties au Nord-Est du secteur 24 de Bobo-Dioulasso. Les choristes continuent de distiller leurs cantiques. Cette église est en effet en plein cœur du terrain litigieux.

Environ 3 000 âmes vivent actuellement sur le site, selon les estimations des propriétaires terriens. Bakari Sanou et ses frères n’en reviennent pas. Ils sont en effet les propriétaires terriens de la superficie litigieuse. « Les papiers que Boureima Ouédraogo détient sont des faux papiers. Nous ne sommes au courant de rien, si c’était vrai, notre père nous aurait informé quand il était vivant », fulmine le porte-parole des propriétaires terriens. Et d’expliquer que l’histoire de M. Ouédraogo avec le terrain en question a commencé il y a plusieurs décennies.

« Il est venu demander une partie de notre terrain pour cultiver quand notre père était toujours vivant. Après le décès de celui-ci, il est venu avec des papiers disant qu’il a payé 8 ha de terrain avec lui », retrace-t-il. Le père des frères Sanou, Sou Sanou, est décédé le 18 juillet 1999 à Bobo-Dioulasso, selon son acte de décès qui nous a été présenté. A écouter Bakari Sanou, Sieur Ouédraogo n’a pas de preuves « convaincantes » qu’il a acheté le terrain avec son défunt père. « Il est venu avec des papiers portant le nom d’un Sougofoura Sanou, un nom qui n’est pas celui de notre père », poursuit-il. Bakari Sanou et ses frères reconnaissent qu’il y a plusieurs personnes qui résident sur le terrain en question, avec leur autorisation.

A écouter les plaignants du jour, une alternative a été proposée de concert avec le chef du village de Kua, mais M. Ouédraogo n’a pas été preneur. « Nous sommes allées chez le chef pour lui expliquer la situation. Le chef nous a proposé de céder une portion du terrain à Boureima Ouédraogo au regard du fait a longtemps collaboré avec notre père. Mais il a refusé cette offre », relatent-ils. Evariste Millogo, Diacre d’une des églises implantées sur le site fait savoir que les résidents ont été sommés par un huissier de déguerpir dans un délai de 3 semaines à compter du mercredi 2 novembre dernier.

Pourtant, a-t-il soutenu, les responsables de l’église ont régulièrement acquis le terrain pour la construction du lieu de culte il y a quelques années. « Nous avons cherché à savoir avec les propriétaires terriens et c’est là qu’ils nous ont dit qu’ils n’ont pas vendu le terrain à M. Ouédraogo et que c’était de l’arnaque », explique le diacre de l’église.

Par souci d’équilibre de l’information, nous avons cherché à avoir la version de M. Ouédraogo. Joint au téléphone, son fils a souhaité laisser son conseil nous parler. Contacté, l’avocat a dit être actuellement en déplacement.

Alpha Sékou BARRY

Niessan KINI (Stagiaire)

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