Ecoles Hankuy de Dédougou

15 classes sur 18 toujours occupées par les PDI

Deux semaines après la rentrée scolaire 2022-2023, les écoles Hankuy de Dédougou sont toujours occupées par des Personnes déplacées internes (PDI) venues de la zone de Douroula, et ce depuis le mois de juillet dernier. Toute chose qui complique la tâche des enseignants, qui n’attendent qu’une solution des autorités pour démarrer les cours.

 

Les élèves des écoles Hankuy (A, B, C) de Dédougou n’ont toujours pas accès à leurs salles de classe, deux semaines après la rentrée scolaire 2022-2023. La cause, 15 des 18 salles de ces trois établissements sont toujours occupées par des Personnes déplacés internes (PDI) venues de Douroula, localité située à une vingtaine de kilomètres de Dédougou, sur l’axe Dédougou-Tougan. Seules trois ont pu être libérées pour accueillir les élèves du Cours moyen 2e année (CM2).

En cette matinée du lundi 17 octobre 2022, pendant que leurs collègues des autres établissements sont en pleines activités pédagogiques, ceux des écoles suscitées ne font que jouer à l’ombre des arbres. « Au regard de la situation, nous n’avons eu le choix que de commencer les cours avec les classes d’examen. Les autres doivent attendre sous les arbres jusqu’à ce que les autorités nous trouvent une solution », a indiqué avec amertume un des responsables de ces écoles qui a requis l’anonymat.

Et de rappeler que c’est en juillet qu’une des autorités l’a contacté pour lui demander d’ouvrir les salles pour accueillir ces personnes qui ont fui l’insécurité pour trouver refuge à Dédougou. Chose qu’il a fait, espérant qu’une solution allait vite être trouvée avant la rentrée scolaire. « Je ne sais pas ce qui coince. Nous avons évoqué notre situation à plusieurs reprises lors des rencontres. Mais jusqu’à présent, nous observons impuissamment. Et pourtant, à la clôture des activités scolaires, si nous ne faisons pas de bons résultats, c’est nous qui serons critiqués », déplore-t-il.

 

Des parents retirent leurs enfants

 

Pour ce responsable, les parents d’élèves sont inquiets. « Nous sommes en train de tirer vers la fin du premier mois. Et des élèves n’ont pas encore commencé les cours », laisse-t-il entendre. Face à cette situation, des parents, soucieux de l’éducation de leur progéniture, retirent leurs enfants de Hankuy pour les réinscrire dans d’autres écoles. « Depuis la rentrée, a part nos supérieurs immédiats, aucune autorité n’a mis pied dans les écoles pour nous encourager », regrette notre source.

Ce responsable qui dit craindre pour la sécurité des enseignants et des élèves, espère qu’une solution sera vite trouvée pour libérer les locaux. « Des gens dont on ignore l’identité, entrent dans la cour de l’école au hasard. Actuellement, nous sommes dans l’impossibilité de suivre nos élèves. Ils n’ont pas cours et on ne peut pas non plus leur dire de rester à la maison », souligne-t-il. Il déplore en outre l’attitude de certains déplacés ainsi que les donateurs. « Des déplacés qui ont même des pieds à terre, rentrent le soir chez eux et le matin, ils reviennent inonder la cour. Tout ça parce que des donateurs viennent distribuer de petits cadeaux aux enfants et souvent des vivres aux parents. Et d’autres même viennent tenir des rencontres avec les PDI sans nous aviser », relève-t-il.

 

Des solutions envisagées

 

Selon le Chef de la circonscription d’éducation de base (CCEB) de Dédougou, Wanibié Hervé Yé, par ailleurs membre de la délégation spéciale communale de Dédougou, des dispositions sont prises pour reloger les déplacés internes. « Les autorités de la région ont pris à bras le corps le problème. Une commission a été mise en place. Plusieurs rencontres ont été tenues afin d’identifier des sites pour accueillir ces personnes », indique-t-il. M. Yé invite les parents à la patience, car il est convaincu que leurs enfants auront accès à leurs salles de cours.

« Il va de l’intérêt de tous qu’un site soit trouvé aux déplacés. La réinscription des élèves déplacés est une préoccupation. Et ces écoles pourront accueillir certains apprenants », a-t-il soutenu. Une fois que les salles seront libérées, le CCEB invite les bonnes volontés à accompagner ces écoles à se doter de table-bancs et avec des détergents pour nettoyer les lieux afin de permettre aux élèves de débuter les cours dans un environnement saint.

Adama SEDGO

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