Campagne agropastorale 2022-2023

Plus de 367,05 ha de cultures inondés dans les Cascades

Dans le cadre du suivi de la campagne agropastorale de la saison humide 2022-2023, le gouverneur des Cascades, Jean Charles dit Yénapono Somé, a effectué, le mardi 13 septembre 2022, une visite de champs dans les provinces de la Comoé et de la Léraba. Au constat, les inondations risquent de compromettre les bonnes récoltes.

 

De façon générale, la campagne agropastorale se présente sous de bonnes auspices dans la région des Cascades. C’est le constat fait par le gouverneur de la région, Jean Charles dit Yénapono Somé, et une délégation, dans quelques champs des provinces de la Comoé et de la Léraba, le mardi 13 septembre 2022. « Ce que j’ai vu me rassure que la campagne sera bonne », a laissé entendre le gouverneur Somé à l’issue de cette tournée. Sur le terrain, Aboubacar Héma a su faire la jonction entre l’agriculture et l’élevage par l’intensification de la production laitière et fourragère dans son exploitation à Tarfila.

Ce producteur exploite, à cet effet, 1,5 hectare (ha) de niébé fourrager, 1,5 ha de maïs du bracharia et détient des vaches laitières améliorées. Après Tarfila, les visiteurs se sont rendus à Diarabakoko dans l’exploitation de Nouhoun Traoré dit Wally-G (14ha), pour apprécier un modèle d’exploitation « résiliente » au changement climatique. La plaine rizicole de Karfiguela de 350 ha qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative présidentielle « produire un million de tonnes de riz » a été le dernier site de la province de la Comoé à être visité.

Comme principales difficultés dans cette plaine, ce sont les dégradations avancées du canal principal et des canaux secondaires dues à des inondations depuis le 1er septembre 2022, rapportent les producteurs. Une Société coopérative (SCOOP) de 1 380 exploitants issus de huit villages dont 420 femmes, travaillent sur ce site. Pour le président de cette SCOOP, Fangayori Sagnon, les fortes pluies qui s’abattent sur la région pourraient compromettre les récoltes qui s’annoncent pourtant bonnes. A titre d’exemple, dans la commune de Banfora, plus de 367,05 ha de cultures ont été inondés dans les villages de Karfiguéla, Lemouroudougou, Tingréla, Kiribina et Tiékouna.

Dans la Léraba, le village de Sabaribougou (commune de Douna) a été choisi pour visiter l’exploitation agricole de Siaka Sidibé qui a mis en valeur 4 ha de maïs, 2 ha de sorgho et 0,5 ha d’arachide. La principale préoccupation de Siaka Sidibé est l’acquisition d’un forage équipé de château d’eau.

7 500 ha abandonnés du fait de l’insécurité

Les prévisions de la production céréalière, des cultures de rente et des autres cultures vivrières, aux dires du directeur régional en charge de l’agriculture, Marius Sanon, se chiffrent à 601 084 tonnes pour 546 990 ha emblavés. Les pertes de superficies liées au contexte sécuritaire sont estimées à environ 7 500 ha, essentiellement dans la commune de Mangodara, selon M. Sanon.

S’agissant des cultures fourragères, 400 ha ont été emblavés. Pour Djibril Sanogo, directeur régional des ressources animales des Cascades, la situation zoo-sanitaire est bonne sur l’ensemble de la région. Aucun foyer de maladie contagieuse, a-t-il affirmé, n’est actuellement déclaré. Les unités de traitement de lait de la région ont collecté 170 527 litres de lait. Le miel brut collecté est de 21 890 kg.

En pêche de capture et en pisciculture, respectivement 26 180 Kg et 5 959 Kg de poissons ont été enregistrés. Au niveau des fermes avicoles, 1 487 680 œufs de poules pondeuses ont été produits. La quantité d’eau dans les barrages de la région est de 81 507 000 m3 à la date du 20 août 2022, soit 100 % de la capacité totale contre 98,61% la même période de l’année 2021.

Le gouverneur a achevé sa tournée avec un face-à-face avec les producteurs et les responsables en charge du développement rural. Il ressort qu’en plus de l’insécurité, la réduction des déplacements des agents et producteurs et l’occupation des pistes à bétail et zones pastorales sont entre autres difficultés. A cela s’ajoutent l’indisponibilité et la cherté des intrants (engrais), les inondations et l’insuffisance d’infrastructures d’élevage (parcs de vaccination, aires d’abattage, forages etc.), de pistes à bétail, d’aires de pâture et de matériel d’intervention (moto, seringues, chaîne de froid etc.).

Mamadou YERE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!