Gassi Lougué, DP/agriculture du Tuy

« Nous aurons l’une des meilleures campagnes agricoles si … »

La campagne agricole 2022-2003 est très avancée dans la province du Tuy. La répartition des pluies augure d’une campagne agricole prometteuse mais certains producteurs sont confrontés à plusieurs difficultés notamment le coût élevé de l’engrais et la question sécuritaire. 

 

Jeudi 25 août 2022. Il est 15h13 minutes à Karaba dans la commune de Houndé. Dans les périphéries de la bourgade, Pamaki Liehoun, la cinquantaine, exploite une vingtaine d’hectares. Il y produit du maïs, du soja, du haricot et du coton. Sur une superficie de 9 hectares, son champ de maïs a une bonne physionomie. Le maïs au stade de maturation présente des plants vigoureux avec des épis consistants. Des difficultés, Pamaki Liehoun en a rencontré au cours de la campagne.

Mais, il estime que le coût élevé de l’engrais a été un obstacle au début de la saison. Face à ce problème, il dit avoir fait recours à la fumure organique comme moyen d’adaptation. Autre difficulté, la question sécuritaire, qui selon lui, fait qu’à chaque fois, c’est dans la peur au ventre qu’il se rend dans son champ. A un jet de pierre, sur environ un hectare, le champ de César Zoubiessé, la quarantaine présente un tout autre visage. Des pieds de maïs rabougris portant de maigres épis cohabitent avec les herbes. Il dit avoir semé dans le mois de juin. Entre autres causes de l’état de son champ, il a évoqué le problème d’engrais et le manque de moyens financiers.

Selon le directeur provincial (DP) en charge de l’agriculture, Gassi Lougué, les pluies « efficaces » (les pluies qui permettent les activités agricoles) se sont installées en mai et à ce jour, la campagne agricole se déroule « bien » dans le Tuy. A l’en croire, la pluviométrie est bien répartie dans l’ensemble. « Les pluies ont été régulières jusqu’en fin juillet. En début, elles ont repris et jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas de difficultés », a-t-il expliqué. Cependant, a-t-il expliqué, la dernière décade du mois de juillet a été marquée, par une poche de sécheresse de 7 à 10 jours dans les zones de Houndé et Béréba. Mais ce déficit, s’est-il voulu rassurant, n’a pas eu d’effets dommageables sur les cultures en raison des bonnes pluies qui l’ont précédée.

Concernant l’évolution des cultures, M. Lougué a fait savoir que les céréales sont au stade de montaison, floraison et parfois de récolte pour le maïs précoce. Les légumineuses, en particulier le niébé, a-t-il poursuivi, sont au stade de ramification. En termes d’opérations culturales, il a soutenu que l’heure est au sarclage, au buttage et par endroit, à l’épandage des dernières tranches de fertilisants en l’occurrence l’urée et le NPK dans les champs. Eu égard aux indicateurs susmentionnés, M. Lougué a foi en une bonne campagne cette année dans la province. « Etant donné que notre agriculture est climato-dépendante, si en septembre nous ne connaissons pas de difficultés liées à la pluviométrie, nous aurons l’une des meilleures campagnes », a-t-il précisé.

270 229 tonnes de céréales attendues

 

Les prévisions statistiques de la campagne agricole 2022-2023 dans la province du Tuy donnent 472 757 tonnes, toutes cultures confondues dont 270 229 tonnes de céréales et 172 333 de cultures de rente. Au titre des spéculations, le maïs se positionne comme culture dominante avec 40 à 45 % des terres emblavées suivi du coton qui occupe 30 à 35% des surfaces cultivées.

A côté de ces cultures dominantes, le sorgho, le riz, le niébé, l’arachide, le soja, … sont aussi cultivés. La pluviométrie semble jusque-là donnée satisfaction aux acteurs agricoles de la province, mais plusieurs autres défis se présentent eux. A en croire le directeur provincial en charge de l’agriculture, il s’agit principalement   des alertes sécuritaires dans certaines grandes zones de production (Boni, Founzan…), la non-disponibilité et le coût élevé des engrais et la hausse du prix des hydrocarbures qui est ressentie chez les producteurs qui utilisent les tracteurs pour les labours en début de campagne.

Pour faire face à ces défis, aux dires de l’ingénieur d’agriculture, des mesures de résilience ou d’adaptation sont mises en œuvre. En effet, en vue de poursuivre l’accompagnement des producteurs sur le terrain, il s’agit, par exemple de la mise à contribution des producteurs endogènes pour les suivis et les appui-conseils. Pour ce qui est de la question de l’engrais, selon lui, il a été conseillé aux producteurs de se focaliser sur la fumure organique et de moduler les superficies pour intensifier la production.

Babou Eric BAZIE

AIB/Tuy

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