Au coin du Palais

 

Médiateur dans une bagarre, il prend un coup de ciseaux     

A.T., 18 ans, était face aux juges de la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, le mardi 28 juin 2022, pour répondre des faits de coups et blessures volontaires sur Z.S. Les faits se sont produits dans la nuit du 17 au 18 mai 2022 à Bobo-Dioulasso. Z.S. a expliqué qu’il rentrait de la ville quand il a aperçu le prévenu en altercation avec son père dans sa boutique. C’est alors qu’il a intervenu en qualité de médiateur pour raisonner le jeune A.T. Après cette séquence de médiation, A.T. aurait alors laissé le plaignant lui donner dos avant de le poignarder à l’épaule avec une paire de ciseaux. Ce qui a provoqué une forte hémorragie chez Z.S. qui a par la suite perdu connaissance. Selon le prévenu, le plaignant ne s’est pas seulement limité à la médiation, mais a plutôt pris parti en le terrassant. Ce qui l’aurait amené, s’est-il justifié, à réagir violemment. Z.S. s’est constitué partie civile réclamant ses frais de soins qui s’élèvent à 83 250 F CFA. Pour le Ministère public, au regard des éléments mis à sa disposition et se basant sur le certificat médical, l’infraction est bien caractérisée. Il a alors demandé au tribunal de reconnaitre A.T. coupable des faits qui lui sont reprochés et d’avoir de la fermeté dans sa décision, requérant 36 mois de prison et une amende d’un million F CFA. Le Tribunal a accédé à toute la réquisition du procureur. Ayant trouvé entièrement fondée la constitution de partie civile de Z.S., il a en outre condamné A.T. à lui verser 83 250 FCFA à titre de dommage et intérêt, avec une durée d’exécution de contrainte judiciaire de 3 mois.

 

Elle troque son amour pour l’école avec l’amour charnelle

D.O. a comparu à la barre de la Chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso, le mardi 28 juin 2022, pour une histoire d’amour. Il lui est reproché l’enlèvement d’un mineur en la personne A.S., né en 2006, précédemment élève en classe de CM2. Les faits se sont passés le 23 mai 2022 à Sourkoudougou, un village de la commune rurale de Bama. D.O. a avoué devant les juges que la fille est sa copine et qu’il lui avait proposé un projet de mariage. Il a raconté le scénario des faits ainsi qu’il suit : « Elle est venu chez moi un lundi, elle y a dormi et je l’ai amenée chez ma grand-mère le lendemain. Le jeudi je l’ai ramenée chez elle, sur interpellation de ses parents et elle est revenue d’elle-même ». C’est après l’avoir reconduite chez elle le vendredi suivant, a expliqué D.O., qu’il a reçu une convocation du service de l’Action sociale l’accusant d’enlèvement de mineur. D.O. a avoué aux juges que les parents de la fille n’étaient pas informés quand il l’amenait chez sa grand-mère. Interrogée, la fille a affirmé que son amant lui a dit qu’il l’aimait et que ce sentiment était réciproque chez elle. Et d’ajouter que quand elle s’est rendue le premier jour chez D.O., sa maman lui a demandé de retourner chez elle. Ce à quoi elle n’a pas obtempéré, passant ainsi la nuit chez son copain. Le père de la victime a laissé entendre qu’il n’était pas au courant de cette relation à ses débuts. Sa fille, a-t-il expliqué, était en classe de CM2 et devait passer l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) mais ne l’a pas fait, à cause de son copain. « Elle a toujours été parmi les 5 premiers de sa classe mais depuis qu’elle a connu D.O. son amour pour l’école est tombé à l’eau », a fait savoir le géniteur de la fille. Comme pour ne rien arranger, la fille a répliqué devant les juges qu’elle n’aimait plus l’école. Le père soupçonne le prévenu d’avoir utilisé des procédés mystiques pour détourner sa fille, son seul souhait étant de voir le garçon s’éloigner de sa fille. Pour D.O, c’est son charme et son verbe qui ont fait le « boulot ». Pour le procureur, vue l’attachement du prévenu à la fille, il sied de les séparer pour un bon bout de temps. Il a alors requis de le reconnaitre coupable et de le condamner à 24 mois de prison et une amende d’un million de FCFA, le tout ferme. Le tribunal l’a condamné à 24 mois de prison ferme et une amende d’un million de FCFA avec sursis.

 

« Je ne savais pas que le vol était interdit par la loi »

F.S., un apprenti-chauffeur de 19 ans, et I.S., 18 ans, élève en classe de 4e ont été condamnés, chacun, à 60 mois (5 ans) fermes et à une amende ferme d’un million de F CFA, le mardi 28 juin 2022. Ils étaient devant les juges de la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour des faits de vol aggravé de deux millions de F CFA de I.S. La victime n’est autre que le patron de F.S., par ailleurs ami du père de ce dernier. A la barre, ils tous reconnu les faits sans ambages.  « Nous étions dans la galère et j’ai proposé à I.S. de faire une sortie nocturne », a expliqué F.S., apparemment chef de la mission. C’est ainsi que dans la nuit du 25 au 26 mai 2022, aux environs de 2 heures du matin, ils ont visité le lieu de travail du plaignant. F.S. est rentré le premier et est ressorti avec 400 000 F CFA avant d’informer son acolyte qu’il y avait toujours de la liquidité. Ils se sont réintroduits et ont vidé la caisse. F.S. a soustrait un million qu’il a caché à son camarade. Donc le butin officiel, un million de F CFA, a été partagé en deux, soit 500 000 F CFA pour chacun des deux cambrioleurs. « Je savais que le vol n’était pas bien mais je ne savais pas que c’était interdit par la loi », a déclaré F.S. au tribunal. La victime a confirmé que c’est effectivement deux millions F CFA qui ont été soustraits. Il s’est constitué en partie civil, et a réclamé 500 000 F CFA à titre de dommage et intérêt, 1 100 000 F CFA ayant été retrouvé sur eux au moment de l’interpellation et le reste de la somme ayant déjà été remboursée par les proches des deux prévenus. Le procureur a requis 60 mois de prison ferme et 1 million F CFA ferme pour chacun d’eux. En délibérant le tribunal les a reconnus coupables des faits et les a condamnés à 60 mois et à une amende d’un million de F CFA, le tout ferme. Les prévenus ont en outre été condamnés à payer solidairement au plaignant 500 000 F CFA avec une durée de contrainte d’exécution judiciaire de 3 mois.

 

Alpha Sékou BARRY

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