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Le CCEB-BF outille 60 formateurs en éducation sociale et financière, un système innovant pour les enfants

Ziniaré, (AIB) – Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base du Burkina Faso (CCEB-BF) a organisé du 21 au 25 mars 2022 à Loumbila dans la province de l’Oubritenga, une formation à l’intention de 60 formateurs nationaux en éducation sociale et financière. Les compétences issues de cet atelier permettront d’accompagner la mise en œuvre du projet et pour une intégration dans le programme national de l’enseignement formel post-primaire et secondaire.

L’objectif général de cette formation de formateurs est de mettre à la disposition du projet Promotion de l’accès des filles à un système éducatif et de formation professionnelle de qualité (PROMESSE-FP), des compétences nationales en matière d’éducation sociale et financière. Deux experts formateurs de renom ont été dépêchés par les organisateurs pour assurer les différentes communications. Il s’agit des maître-formateurs Kouassi Félix Yao (Côte d’Ivoire) et de Kaptche Deffo Désirée (Cameroun). Selon Félix Yao, spécialiste en éducation sociale et financière, il était question pour eux de donner aux participants des connaissances sur le concept d’éducation sociale et financière, donc de les familiariser à ce concept. Il s’agissait ensuite de leur donner les compétences nécessaires pour qu’ils soient capables de les partager avec d’autres formateurs pour que, in-fine, nos enfants dans les classes puissent accueillir l’éducation sociale et financière. « Nous pensons que si ces connaissances sont données à nos enfants ça va non seulement impacter positivement leur vie dans le sens de l’intégration sociale, mais ça va leur donner des compétences pour se prendre en charge, parce qu’il s’agit de l’autonomisation des jeunes ». Il explique que  l’éducation sociale c’est donner des compétences sociales à nos enfants. Ainsi, dit-il, les enfants apprendront à répondre à des questions : qui suis-je ? Qui ai-je envie de devenir ? Selon lui, « quand quelqu’un ne sait pas ce qu’il est et ne sait pas ce qu’il veut devenir, il ne deviendra jamais quelqu’un naturellement ». Sur ce, « ils (les enfants : ndlr) apprendront à choisir leurs amis. Ils vont savoir qu’ils sont utiles pour leur société, pour leur pays ». Pour ce qui est de l’éducation financière, l’expert ivoirien estime que « la question de l’argent est une question trop importante. Et qu’avant de familiariser les enfants aux questions financières, il est donc important de leur donner les compétences sociales des valeurs d’éthique, des valeurs sur la citoyenneté, des valeurs liées à l’argent avant de leur donner des compétences financières qui leur donneront cette capacité d’auto-entreprendre pour pouvoir créer de la richesse, pour être des acteurs de changement, non seulement dans leur propre vie, mais dans celle de leur communauté et de leur pays ».

L’approche Aflatoun, un système éducatif innovant

Un des participants à la formation Adama Sakandé, professeur certifié d’anglais, satisfait de l’atelier, explique que « nous avons appris de nouvelles connaissances en vue de renforcer nos compétences pour un réinvestissement utile, important pour notre système éducatif. Pour l’avenir de nos élèves qui constituent la relève de ceux qui doivent gouverner la nation. C’est une nouvelle approche qui s’appelle Aflatoun. Depuis un certain temps notre système éducatif est un classique qui ne prépare pas l’enfant à une vie professionnelle, c’est-à-dire à compétence centrée sur une profession donnée si bien qu’à l’issue du cursus scolaire les enfants sont encore obligés d’apprendre un métier et se faire former dans une école de formation pour pouvoir se débrouiller dans la vie active ». Pour lui cette approche contribue en même temps à la résolution de ce problème. Car dit-il, elle les prépare à développer un esprit entrepreneurial, à créer des entreprises pour leur autonomisation, ce qui est capital pour la vie et pour le développement humain durable.  « Nous aurons un système éducatif innovant. Cet atelier est parti d’une directive de l’UEMOA qui date de 2016 et qui parle de l’inclusion financière », a fait savoir M. Sakandé. Selon le secrétaire exécutif du CCEB Hassane Dramane Sankara, depuis les années 2018-2019, le ministère de l’économie et des finances fait la promotion de l’inclusion financière. « Au cours de cet atelier nous avons relevé qu’on ne peut pas parler d’inclusion financière tant qu’on ne parle pas de l’éducation sociale et financière », a-t-il fait savoir. M. Sankara dit sentir une volonté politique au vue du fait que c’est une directive de la sous- région. « La semaine dernière nous avons eu un atelier d’orientation et d’intégration. Les premiers responsables du ministère sont venus faire des communications où on sent qu’il y a la volonté politique. Au niveau de l’éducation sociale et financière il faut que ceux qui sont chargés de former nos jeunes aient cette confiance, acceptent d’abord changer et apporter le message au niveau des tout-petits et des enfants ». Il explique que le volet éducation sociale et financière concerne le CCEB. « C’est un consortium de trois partenaires à savoir Solidar Suisse (lead), Educo et Aflatoun international basé au Pays-Bas. Aflatoun n’étant pas au Burkina Faso, c’est le CCEB qui le représente. C’est l’ambassade des Pays-Bas au Burkina Faso qui est le bras financier de ce projet qui coûte autour de 5 milliards de FCFA et chaque partenaire a un budget pour la mise en œuvre.
Cinq jours durant, cet atelier de renforcement des capacités a concerné 60 participants dont 30 issus du secteur non formel et 30 autres du secteur formel.
Adama SALAMBERE

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