Fêtes de fin d’année à Bobo-Dioulasso

La flambée des prix et la crise sanitaire au menu

C’est dans un contexte particulier marqué par l’insécurité et la flambée des prix des produits de premières nécessités que les populations de Bobo-Dioulasso se préparent pour les fêtes de fin d’année 2021. Comparativement aux années antérieures, les recettes des vendeurs seraient en baisse. Pour bon nombre de commerçants, la fermeture des frontières terrestres, notamment avec les pays voisins, est à l’origine de cette morosité de leurs affaires.

 

Le grand marché de Bobo-Dioulasso grouille de monde comme d’habitude, en cette matinée du lundi 27 décembre 2021.  Les boutiques et magasins ont ouvert, les marchandises étalées … Si certains clients viennent se ravitailler en articles divers, d’autres par contre sont là sillonnent les allées, faisant difficilement leur choix. Des vendeurs ambulants qui arpentent les artères du centre-ville n’hésitent pas à accoster les passants pour leur proposer des marchandises. Nous sommes en pleine période des fêtes de fin d’année. Malgré cette ambiance festive, les propriétaires de commerces et autres acteurs du secteur informel (vendeurs de denrée alimentaire, de chaussures, d’habits, coiffeuses et couturiers) confient que les affaires tournent au ralenti, se plaignant de la morosité du marché. Aboubacar Bally est vendeur de chaussures, de sacs à main et d’habits au grand marché de la ville de Sya.  « Nous n’arrivons plus à enregistrer les mêmes recettes que les années antérieures », déplore-t-il. La cause de sa situation, il l’a trouvée. Ce commerçant en gros et détail pointe du doigt la situation sécuritaire et sanitaire que traverse actuellement le pays des Hommes intègres. A l’écouter, la plupart de ses clients venaient des pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Mali pour se ravitailler, mais la situation est telle qu’ils ne sont plus tous au rendez-vous. « Cette année, ils ne pourront pas effectuer le déplacement à cause de la situation sécuritaire et sanitaire », avoue-t-il. A l’entendre, son chiffre d’affaires a considérablement baissé. « Les années précédentes, nous pouvions faire des recettes de 500 000 F CFA par jour alors qu’aujourd’hui nous peinons à avoir 100 000 F », regrette-t-il. Aissata Touré est l’une des clients de Aboubacar Bally. Venue du Mali pour se ravitailler en marchandises, elle trouve les prix des marchandises sont trop élevés.  « Ce que nous pouvions avoir à 2000 F au Mali, nous les achetons ici entre 3 000 et 4 000 F. Nous sommes là depuis le matin et nous n’arrivons pas à acheter les produits », explique-t-elle.

 

De l’affluence dans les salons de coiffure

 

Lui aussi vendeur de vêtements au grand marché, Hakim Zono, accuse la fermeture des frontières des pays voisins pour justifier la hausse du prix de ses marchandises. « Certains clients quittaient la Côte d’Ivoire pour venir s’approvisionner chez nous. Nous sommes obligés de passer par des camions-ben pour nous ravitailler à l’extérieur du pays, ce qui nous revient très couteux », fait-il savoir. Sayouba Sawadogo, gérant de boutique au grand marché, fait l’exception. Il rassure faire de bonnes affaires en cette fin d’année, même s’il reconnait que 2021 n’est pas aussi faste que « les années de paix ». « Depuis le 20 décembre 2021, de nombreux clients viennent pour faire des achats », confie-t-il. Rodrigue Ouattara, client de Sayouba Sawadogo, estime que les prix de certains produits ont grimpé. « J’avais l’habitude d’acheter l’huile de 5 litres entre 3 000 ou 3 500 F CFA. Mais cette année, les prix varient entre 4 000 et 5 000 F », s’indigne-t-il.

Au marché des fruits et légumes, situé au secteur 21 de la ville, une vendeuse de produits alimentaires, Awa Zoungrana, relève que la fête de cette année est particulière. « Quand nous donnons les prix de certaines marchandises, les clients se plaignent et d’autres partent sans rien acheter », fait-elle savoir. Les salons de coiffure eux aussi, ne sont pas en marge des préparatifs de cette fête. La patronne de « Femme actuelle », un salon de coiffure, Mamou Touré, rassure qu’elle ne rencontre pas de difficultés singulières avec ses clientes, avant d’ajouter que le service est rendu en toute quiétude. Venue pour se faire belle à l’occasion des fêtes de fin d’année, Florata Sanfo, compte profiter du réveillon et du 1er janvier en toute convivialité avec sa famille.

Samiratou TRAORE &

Sosthène SOMBIE

(Stagiaires)

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