Mutilations génitales féminines

Cinq filles échappent de justesse à l’excision dans le Mouhoun

La direction régionale de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire de la Boucle du Mouhoun, a informé les journalistes, de récents cas d’excision dans la région, au cours d’une rencontre avec la presse, le mercredi 6 octobre 2021 à Dédougou.

 

Le 24 septembre dernier, cinq filles du village de Sokoula, dans la commune de Dédougou, ont échappé bel à l’ablation de leurs clitoris. L’information a été donnée au cours d’une rencontre de presse ce mercredi 6 octobre 2021 à Dédougou, dans la cité de Bankuy par le directeur régional de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire de la Boucle du Mouhoun, Innocent Stanislas Tuina. C’est grâce à la dénonciation par une personne sous l’anonymat, a poursuivi M. Tuina, que ces filles ont eu la vie sauve.

Selon les précisions du commandant de la brigade territoriale de gendarmerie de Dédougou, Charles Somé, le 23 septembre 2021 dans la soirée, ses services ont été alertés d’une éventuelle excision des filles, le lendemain 24 septembre. Une équipe, a-t-il signifié, s’est déportée sur les lieux très tôt le matin, et a pu constater que les organisateurs et les participants s’activaient pour passer à l’acte.

Au vu des pandores, ils ont pris la fuite en escaladant la clôture de la cour, aux dires du commandant Somé. Néanmoins, a-t-il souligné, trois femmes ont été interpelées sur le champ. Et de poursuivre que l’enquête a permis plus tard, d’appréhender huit suspects suivant les instructions du procureur du Faso. A la date du 6 octobre 2021, a-t-il noté, l’exciseuse est toujours en fuite. Le commandant a renouvelé sa disponibilité à accompagner les structures de lutte contre l’excision pour le bien-être de la femme.

Le directeur régional en charge de la femme a rappelé que les cas d’excision sont lésion dans la Boucle du Mouhoun. Pour preuve, il a relevé, un cas dans un village de la commune de Tchériba en juin dernier qui a donné lieu à une audience foraine organisée par le Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou dans la localité. Toute chose ayant permis la condamnation de six personnes, en plus de l’exciseuse qui a écopé d’une peine de neuf mois fermes et une amende de 500 000 F CFA.

Selon le rapport de l’étude nationale sur les violences faites aux enfants de 2018, la Boucle du Mouhoun vient en tête des régions où les adolescentes étaient plus nombreuses à être excisées. Pour venir à bout de cette pratique interdite par la loi, le directeur régional de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Innocent Stanislas Tuina, invite la population à dénoncer les cas de pratique de l’excision auprès de ses services ou des forces de sécurité.

Adama SEDGO

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