Plateau central

Ganzourgou

Implication des jeunes dans les instances décisionnelles

Le consortium AAEPC/AIDE- Burkina recherche la solution à travers un dialogue intergénérationnel

Zorgho,(AIB)-Le Consortium AAEPC/AIDE-Burkina a animé un espace de dialogue intergénérationnel entre jeunes et anciens à la Maison des jeunes et de la culture de Zorgho, le jeudi 29 juillet 2021.

Dans la région du Plateau Central, les jeunes (18-35 ans) et les femmes sont très faiblement représentés dans la sphère politique et les instances décisionnelles. En effet, presque tous les postes de responsabilité sont détenus par des personnes ayant au moins 40 ans.

Cette situation crée un sentiment d’inégalité dans l’accès et la jouissance des opportunités existantes et influe négativement sur la cohésion sociale.

A cet effet, le coordonnateur du « Projet d’appui aux jeunes et aux femmes pour améliorer leur participation et leur intégration dans les mouvements de contrôle citoyen et dans le suivi des politiques publiques », Jean Patrice Toé, pense qu’il faut  impliquer les jeunes dans la gestion de la cité. Ce qui va  leur permet de se former aux cotés des ainés et d’assurer la relève pour se positionner comme véritables agents de développement et de transformation de la société.

C’est fort de ce constat que le consortium d’associations AAEPC/ AIDE-Burkina, dans le cadre du projet sus-cité, avec l’appui technique et financier de l’Union européenne, a initié cet espace de dialogue intergénérationnel pour briser la glace entre les jeunes et les anciens. Il a pour objectif d’engager un dialogue constructif, ouvert et direct, ancré dans l’expérience des acteurs en matière de gouvernance endogène et dans la vie réelle des populations de la province du Ganzourgou. Cela  pour consolider et construire  la paix et  la démocratie au Burkina Faso.

Une soixantaine de personnes dont des jeunes, et des anciens (chefs coutumiers, leaders religieux, hommes politiques et personnes de référence) venant des différentes communes de la province y ont pris part.

Le maire de Zorgho, Toukoumnogo Kaboré qui a présidé l’ouverture de l’activité a salué l’initiative du consortium. Il a invité les participants à des échanges francs pour une meilleure compréhension entre jeunes et anciens dans la province.

Répartis en 5 groupes, les participants ont analysé les causes des conflits intergénérationnels avant de proposer des solutions pour de nouvelles relations en vue d’une gestion plus vertueuse des communes.

Ainsi, comme causes des conflits entre jeunes et anciens, les différents groupes ont répertorié entre autres, le refus des jeunes d’écouter les anciens.

En plus de cela il y a  l’effondrement de l’éducation familiale, l’utilisation des réseaux sociaux, le refus des jeunes d’apprendre les valeurs traditionnelles et le poids de la tradition.

Ils ont alors proposé en guise de solutions, la sensibilisation des différentes couches sociales afin que les jeunes apprennent à écouter les anciens. En outre il a été préconisé  que les uns et les autres ne mettent pas l’argent au-devant de toute chose.  Par ailleurs il a été  souhaité  la création d’un cadre permanent de dialogue entre jeunes et vieux et le renforcement de l’éducation des enfants.

Des engagements ont été pris pour opérationnaliser ces propositions de solutions. Ainsi les jeunes se sont engagés à appliquer les leçons apprises de cette rencontre, de porter les informations aux autres, de s’informer de la vie de la cité et d’intégrer les femmes dans les différentes structures. Quant aux femmes, elles se sont engagées à s’investir dans l’éducation des enfants. Les leaders politiques ont décidé à leur tour de mettre en place un comité pour sensibiliser les jeunes, les vieux et les leaders religieux, animer des théâtres fora et des conférences publiques sur la question.

Pour les coutumiers, leurs engagements portent sur la restitution des acquis de la rencontre aux autres, les échanges autour de la question dans les familles, les quartiers et les villages.

Aux termes des échanges, les participants ont salué l’initiative. Pour eux, elle a permis aux jeunes et aux anciens de se comprendre pour travailler en synergie pour le développement des communes.

Jean patrice Toé a lui apprécié la bonne ambiance qui a prévalu tout au long de la rencontre. Il a promis que le consortium mettra tout en œuvre pour suivre les engagements des acteurs. A l’en croire, les espaces de dialogue pourraient s’étendre aux communes si des changements positifs sont observés à l’issue de cette rencontre.

L’espace de dialogue intergénérationnel de Zorgho est le troisième et dernier initié par le consortium AAEPC/AIDE-Burkina après ceux de Boussé et de Ziniaré.

Moïse SAMANDOULGOU

(AIB- Ganzourgou)

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