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Burkina : Un ancien agencier évoque ses déboires dans le métier

Ouagadougou, 3 août 2021 (AIB)- Le journaliste, Jérome Bénin Bilélé, admis  à la retraite, a raconté mardi,  les déboires qu’il a  vécus de 1982 à 1992  dans son métier d’agencier.

Le journaliste agencier à la retraite, Bénin Bilélé, dans un entretien mardi à Ouagadougou sur la web TV de l’Agence d’information du Burkina (AIB), a avoué avoir vécu plusieurs mauvais souvenirs dans le métier, mais ne retient seulement que deux.

De l’avis de M. Bilélé, son premier mauvais souvenir remonte en mars 1982 au temps du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) où il devait voyager avec le président Saye Zerbo à Cotonou.

«On devrait aller à Cotonou et pour une des rares fois, l’AIB était désignée pour faire partie de la mission. Le choix s’est porté sur ma personne pour ce voyage officiel du président ».

Mais malheureusement pour le journaliste, l’on l’a fait sortir de l’avion alors qu’il  s’était installé avec les autres passagers en attendant le décollage de «l’oiseau du ciel».

«Au moment où le président Saye Zerbo montait dans l’avion, ils ont dit quel est le reporter de l’AIB, je dis c’est moi et ils m’ont dit de descendre », a-t-il raconté.

Bénin Bilélé dit avoir donné de la voix malgré son calme habituel, car selon lui, il n’y a pas de raison que l’on débarque un journaliste tandis que des  hommes d’affaires négociaient pour se rendre à Cotonou.

Il a expliqué que son directeur de l’époque, Alassane Kogda a  écrit une lettre au ministre de l’information en condamnant cette mauvaise pratique ne permettant pas à la presse de prospérer.

A l’en croire, son deuxième mauvais souvenir demeure la couverture du conflit libérien comme journaliste de guerre.

M. Bilélé a précisé que l’AIB avait été identifiée pour jouer son rôle de grossiste d’information et à ce titre, il dit être envoyé sur le terrain des hostilités au pays de Charles Taylor en septembre 1990.

Il souligne avoir abattu un travail remarquable au Libéria car,  explique-t-il,que  les Burkinabè se référaient à l’époque à l’agence pour des informations.

Le journaliste agencier dit être revenu pour des témoignages sur le conflit et repartir par la suite continuer sa mission.

Selon M. Bilélé, à son  retour définitif au pays, il  a  été invité sur les antennes de la télévision nationale où il annonce que  le combattant  prince Johnson  qui a fait défection en allant dans un camp opposé, est mort.

Il  a souligné que le combattant de l’ancien président libérien  n’était pas mort  comme il l’a annoncé sur la télévision nationale à l’intention des citoyens burkinabè.

A ses dires le prince Johnson vit toujours et demeure sénateur au Libéria.

Le journaliste à la retraite fait observer que c’est de là qu’est venue l’expression «faut  pas me bileler » qui signifie « il ne faut pas me dire des mensonges », avant de mentionner que c’est le grand regret de sa vie dans le métier.

Benin Bilélé  a servi à l’AIB de 1982 à 1992 et rédacteur en chef de 1985 à 1987. Il est actuellement encadreur à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) en écriture d’agence.

Agence d’information du Burkina

NO/wis

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