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Des Gouvernements scolaires pour retirer les enfants dans les sites d’orpaillage

Zorgho, (AIB) – Le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base du Burkina Faso (CCEB-BF) a mis en place, dans plusieurs écoles de la province du Ganzourgou, des gouvernements et des parlements pour règlementer la vie scolaire et empêcher que des élèves n’abandonnent l’école au profit des sites d’orpaillage artisanal. Le constat dans deux écoles pilotes de Mogtédo.

C’est une des rares fois au Burkina Faso de voir la mise en place dans une école, d’un gouvernement scolaire. Le CCEB à travers son projet « les enfants sont l’or du Burkina » a mis en place des gouvernements scolaires dans les 25 écoles couvertes par le projet et les a soutenu avec une subvention de 100 000FCFA, du matériel pédagogique et du matériel d’hygiène pour leur fonctionnement. Nous avons fait le constat de la mis en place de ce gouvernement scolaire à l’école Mogtédo V1-V2. Ce gouvernement est composé de 6 ministres, soit un ministre par classe, un Premier ministre et un Président. Les membres du gouvernement gèrent quotidiennement les problèmes de leur école, guidés par des enseignants pris comme parrains. A l’absence du président (souffrant), la première ministre de cette école Samiratou Nagalo explique qu’en conseil des ministres, « je regroupe tous les ministres et je demande s’il y a des problèmes où pas. S’il y en a je vais voir le président pour qu’on  essai de résoudre. Si le problème nous dépasse on va voir nos maîtres qui sont nos parrains ». Leurs actions sont soutenues par l’APE (Association des parents d’élèves) et l’AME (Association des mères éducatrices). « 11 femmes nous ont donné des vivres et des lampes pour apprendre nos leçons », a souligné la chef du gouvernement de Mogtédo V1-V2. Le directeur de l’école Biya Nagalo a indiqué qu’après que le corps enseignant ait été formés, la restitution a été faite à l’école pour mettre en place ce gouvernement scolaire où il y a le ministère de la sécurité, ceux de la santé, de l’éducation, de l’environnement et celui de l’agriculture, en plus du premier ministre et du président. « Il y a également les députés que nous avons mis en place à hauteur de 2 députés par classe, soit 12 députés au total », signale-t-il. « Au niveau du ministère de l’éducation, on a formé des clubs et dans les clubs il y a des sous clubs où les enfants apprennent les leçons et font des groupes de travail après avoir pris le repas. Il y a également trois grands clubs baptisés Clubs Yilgmdé (hygiène et assainissement) au niveau du ministère de la santé. L’objectif c’est de mettre les enfants au centre de leurs activités. Les enfants sont indépendants de ce qu’ils font. C’est eux qu’on met devant. Ils s’organisent pour faire leurs activités dans chaque ministère. Chaque ministère avec le premier ministre coordonne pour voir ce qu’il veut pour que le ministère marche. Une fois que le consensus est trouvé, ils voient les maîtres qui sont des parrains et des marraines ». M. Nagalo ajoute qu’à la fin de chaque mois les députés soumettent des problèmes aux ministres qui essaient de trouver des solutions. « A midi les députés peuvent par exemple sortir avec des ardoises géantes pour amener tous les élèves à apprendre les leçons. Quand le ministre de la sécurité voit des élèves qui font la bagarre, il les interpelle pour résoudre le problème », a-t-il dit.

 

Bilan satisfaisant à mi-parcours du projet

Selon le relais CCEB du Ganzourgou Augustin Kaboré « à mis parcours, le projet avance très bien. Les gens ont pris conscience. Il ya une différence entre les 25 écoles et les autres écoles. En décembre nous allons faire le bilan mais je peux déjà dire que nous sommes à 70 voir 80% de succès ». Le directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire et non formel du Ganzourgou Mahamoudou Bikienga reconnait également que « il y a une évolution très significative. Chaque année dans les 25 écoles, nous perdions beaucoup d’élèves qui abandonnent pour l’exploitation au niveau des sites d’or. Mais avec le projet, la sensibilisation des communautés éducatives, les parents et les élèves ont compris et de moins en moins nous enregistrons des abandons au profit des sites miniers. Le chargé du projet au niveau du CCEB Oumarou Ilboudo que ces élèves avec qui le projet est mené seront suivis pour les encourager à cultiver leur personnalité pour avoir confiance en soit ». Le projet dont globale est estimé à 156 millions et financé par Oxfam, a pour objectif de « soutenir 5000 enfants, de soutenir 3400 élèves des 25 écoles des 4 communes et faire revenir 1600 enfants dans les écoles et qui sont dans les sites aurifères ». Le CCEB est un réseau qui lutte depuis sa création pour une éducation pour tous, inclusive, gratuite et de qualité au Burkina Faso.
Adama SALAMBERE

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