Sahel

Séno

Vol et enlèvement du bétail au Sahel

Développer des stratégies pour sécuriser la transhumance

Dori, (AIB) – Le Conseil régional des unions du Sahel (CRUS) en collaboration avec la direction régionale des ressources animales et halieutiques du Sahel avec l’appui financier du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a organisé fin septembre un atelier de réflexion sur la transhumance, le vol et l’enlèvement du bétail dans la région du Sahel.

C’est dans du cadre du projet de promotion de la sécurité communautaire et de la cohésion sociale dans la région du Liptako-Gourma initié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) que s’est tenu l’atelier de réflexion sur la transhumance, le vol et l’enlèvement du bétail dans la région du Sahel du 26 au 27 septembre 2019 à Dori.  Exécuté dans l’espace du Liptako-Gourma comprenant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, le projet vise le renforcement de la sécurité communautaire et de la cohésion. Selon le coordinateur du Conseil des unions du Sahel (CRUS) Boubacar Cissé, le système de l’élevage dans la région du Sahel est basé sur la mobilité des animaux. Ainsi, estime-t-il, la transhumance transfrontalière est une pratique de résilience des communautés pastorales motivée par la recherche de pâturage, d’eau, la vente du bétail ou le fait d’éviter les zones affectées par les maladies du bétail. Cependant, il déplore la survenu au cours de la mobilité des animaux des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs.

Pour sa part, le secrétaire général de la région du Sahel Inoussa Kaboré affirme que la transhumance nationale et internationale constituent des aspects très importants parce qu’elles permettent de sauver et nourrir le cheptel, contribuant ainsi à l’intégration entre les pays, régions, provinces et communes. Il a également précisé qu’elles concourent à l’amélioration des productivités de l’élevage et à l’approvisionnement en produits d’origine animale. De son avis, chaque année, la région du Sahel enregistre des départs pour la transhumance nationale ou internationale.

Une transhumance en régression

Pour l’année 2018, M Kaboré indique que les mouvements de transhumance qu’ils soient intérieurs ou transfrontaliers ont connu un ralentissement par rapport à 2017. En 2017, il explique que ce sont 1 1 65 bovins, 1 033 ovins, 1 528 caprins qui ont été enregistrés au départ par les services de l’élevage du Sahel, ce qui a nécessité la délivrance de 303 Certificats nationale de transhumance (CNT) et 53 Certificats internationaux de transhumance (CIT). Pour 2018, il rappelle que la transhumance a concerné 3 924 bovins, 805 ovins, 690 caprins et 59 CNT et 12 CIT ont été utilisés. « Ces statistiques sont en déca de la réalité, car un bon nombre d’éleveurs préfèrent contourner les services de l’élevage pour se déplacer sans les documents préconisés dans l’espace national et de la communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest », a déploré Inoussa Kaboré.

Selon Boubacar Cissé, l’instabilité dans les zones frontalières entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger due à l’insécurité au Nord Mali, l’augmentation de la présence des groupes terroristes, le crime organisé et les sécheresses récurrentes ont bouleversés les économies locales et déchiré le tissu social conduisant à une paupérisation. En plus, ajoute-il-, l’on observe un accroissement du vol et de l’enlèvement du bétail dans la région du Sahel consécutifs aux attaques armées. Abondant dans le même sens, le secrétaire général de la région du Sahel fait savoir qu’à la date du 31 juillet 2019, il a été signalé plus de 12 000 bovins, plus de 3 000 petits ruminants et une cinquantaine de camelins volés ou enlevés dans les provinces de l’Oudalan et du Soum.

C’est pourquoi, l’atelier de réflexion sur la transhumance, le vol et l’enlèvement du bétail dans la région du Sahel dans le contexte actuelle d’insécurité a été organisé en vue de développer des stratégies collectives face à ces défis. En clair, les participants venus des quatre provinces du Sahel se sont imprégnés de la situation de la transhumance, du vol et de l’enlèvement. Par ailleurs, ils ont élaboré et adopté une feuille de route d’orientation stratégique indiquant des actions et un planning de réponse aux problématiques.

Quant au directeur provincial des ressources animales et halieutiques du Séno Abdias Yé, il a estimé que l’atelier vient à point nommé en ce sens que les services de l’élevage sont confrontés à d’énormes difficultés relatives à la transhumance. Selon lui, avec la dégradation du contexte sécuritaire, les éleveurs sont sensibilisés sur le comportement à adopter en vue d’éviter des éventuels vols ou enlèvement de leur bétail.

Souaibou NOMBRE

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