Campagne cotonnière 2019-2020

Tête-à-tête entre la SOFITEX et les cotonculteurs de Ouarkoye

 

Dans le cadre des préparatifs de la campagne cotonnière 2019-2020, la Société burkinabé des fibres textiles (SOFITEX) s’est entretenue, le jeudi 2 mai 2019, avec les cotonculteurs du département de Ouarkoye, situé dans la province de la Mouhoun. Cette rencontre a fait l’objet du bilan de la campagne écoulée et des projections pour la nouvelle qui s’annonce.

 

 

La campagne cotonnière 2019-2020 s’annonce pour bientôt. En prélude au lancement de cette campagne, la direction générale de la Société burkinabé des fibres textiles (SOFITEX) a entamé depuis, le mardi 23 avril 2019, une tournée, en vue de prendre part aux fora d’échanges et d’informations avec les cotonculteurs de sa zone. A cet effet, elle s’est entretenue, le jeudi 2 mai dernier, avec les cotonculteurs du département de Ouarkoye, situé dans la province de la Mouhoun. C’était l’occasion pour la SOFITEX de faire le bilan de la campagne 2018-2019 et d’annoncer les mesures prises pour la réussite de la campagne à venir. Dans les échanges, le directeur général de la SOFITEX, Wilfried Yaméogo a d’emblée affiché son mécontentement face aux producteurs de la localité. En effet, la production du coton graine est passée 7 353 tonnes à environ 5 000 tonnes au titre de la campagne précédente. A l’en croire, des cotonculteurs du département ont reçu des intrants agricoles mais ont décidé de ne pas produire le coton. A l’échelle de la SOFITEX, 9 000 producteurs, membres de 268 groupements de producteurs de coton (GPC), sont coupables de ces pratiques. « Ce n’est pas normal. Ce qui ne doit jamais être fait, ne doit jamais être fait », a lancé  Wilfried Yaméogo aux cotonculteurs. Selon lui, ces pratiquent expliquent le rang actuel du Burkina Faso sur le continent africain. En effet, le « pays des Hommes intègres » est passé de la première place à la quatrième. Pour le directeur général, les GPC et la SOFITEX se sont accordés sur le fait que ces producteurs doivent payer leur dette. Et d’ajouter qu’ils ne peuvent pas être pris en compte dans l’apurement qui est envisagé actuellement.

 

Relancer la filière coton

 

De ce fait, M. Yaméogo a conseillé de « chasser » les mauvais producteurs de leurs rangs. Les producteurs eux-mêmes se sont levés contre les mauvaises pratiques en leur sein et qui minent la sérénité de la production cotonnière notamment les surestimations, les surendettements, la vente des engrais. Ensemble les deux parties ont pris des résolutions pour œuvrer à l’assainissement du milieu. Sur la question de distribution de mauvaises qualités d’engrais qui a fait couler beaucoup d’encre, Wilfried Yaméogo a fait comprendre que la société ne peut vouloir une chose et son contraire. « Nous ne pouvons vouloir du coton et mettre à la disposition des producteurs des intrants de mauvaise qualité », a-t-il soutenu. Pour relancer la filière coton, le prix d’achat du coton graine a augmenté à 265 F CFA le kilogramme, le prix de cession des intrants a été réduit de 1 000 FCFA, le prix de cession des engrais est de 14 000 FCFA le sac, le prix de cession des insecticides restent le même pour les insecticides classiques. La société cotonnière, a indiqué M. Yaméogo a introduit des spécialités d’insecticides pour répondre aux préoccupations des producteurs. Pour la campagne à venir, la SOFITEX souhaiterait atteindre 800 000 tonnes dont 600 000 tonnes uniquement dans la zone SOFITEX. « Cela va permettre au Burkina Faso de prendre l’élan par rapport à la situation actuelle que nous connaissons en termes de classement », a-t-il souligné. Les producteurs de Ouarkoye comptent relever le défi en récoltant 15 000 tonnes de coton graine. Ce forum a connu la participation de l’ancien président de l’Union nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton du Burkina (UNPCB), Karim Traoré, ressortissant de Ouarkoye. Ce dernier a appelé les cotonculteurs à l’union et à la cohésion sociale pour développer la filière coton. « Sans union la culture du coton ne peut se développer », a-t-il affirmé. Pour sa part, le deuxième vice-président de l’UNPCB, Drissa Koté s’est réjoui de la tenue de ce forum. Car, de son avis, il a permis d’accorder les violons afin de relancer la filière coton.

Boudayinga J-M THIENON

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