Affrontement meurtriers à Orodara

Retour du calme après une soirée de terreur

 

Une semaine après les affrontements meurtriers entre populations et forces de l’ordre à Orodara, soldés par cinq morts, la ville retrouve peu à peu sa vie normale. Quelques témoins et personnes ressources rencontrées sur place, ce jeudi 24 janvier 2019, nous relatent les faits.

Quelques policiers sont assis à l’ombre des manguiers bordant le mur de la direction  commissariat.  La circulation est assez fluide sur la RN N° 8 la principale artère traversant  la ville. Les commerces sont ouverts par ci et par là, et tout le monde vaquent à ses occupations. Nous sommes dans la ville de Orodara, en cette matinée du jeudi 24 janvier 2019. Le calme est revenu dans la cité du verger. Des témoins des différents événements et personnes ressources sur place, quelque affligés qu’ils soient, sont tous unanimes: Ces incidents sont les premiers du genre à Orodara, et l’on doit travailler à ce qu’ils n’y arrivent plus. Le Haut-Commissaire de la province du Kénédougou, Abdallah Pathé Sangaré, nous a reçus dans son bureau pour en parler. Tout est partie, dit-il, d’une altercation entre individus qui a conduit au meurtre d’un d’entre eux.   A la suite de cela le meurtrier, un certain Fulbert Somé,  a voulu se réfugier au commissariat, et la vindicte populaire s’en est suivie. Et la suite on la connait, ce vendredi 17 janvier 2019 qui s’est soldé malheureusement par la mort de 5 manifestants. Une cellule de crise, confit-il, a été mise en place pour échanger avec les acteurs au niveau local. Pour le chef de canton de Orodara, Ibrahim Traoré, la crise a été conjuguée au passé. « Au niveau des autorités coutumières, tout est fait actuellement pour que pareille situation ne se reproduise plus » a-t-il laissé entendre. La crise selon lui, est plus due à un problème de communication. Il pointe surtout du doigt, les réseaux sociaux. « Plein d’informations  non avérées y ont été déversées » a regretté le chef de canton. Et d’ajouter que l’heure n’est plus aux « polémiques inutiles ». Ibrahim Traoré appelle tout le monde  à jouer sa partition en pareille situation, dans la recherche de la paix.

 

Les forces de l’ordre pointées du doigt

 

Le chef de village de Orodara, Guénee Traoré, nous a retracé les faits par lesquels tout est parti. Le nommé Fulbert Somé, à écouter les allégations du chef, était permanemment en conflit avec sa femme, et menaçait de la tuer. Sans compter qu’il était fortement soupçonné  de consommation et de trafic de drogues, de stupéfiants, et de boissons frelatées. Le chef, en sa qualité d’hôte (Ndlr : puisque lui ayant donné un lopin de terre pour son installation) a tenté la médiation sans succès. Vu que son hôte était devenu « insupportable », ordre lui a donc été intimé de déguerpir les lieux au plus tard le 15 janvier 2019. L’ultimatum ayant expiré, les jeunes se sont rendus à son domicile. Et c’est là, nous explique le chef de Orodara, que le drame s’est produit.  Guénee Traoré nous fait savoir qu’il a pesé avec toute sa notabilité, de son poids pour que la paix revienne. Pour  lui, la confiscation des motos est l’un des faits qui a envenimé la situation. Somaïla Traoré, est le fils du chef de terre de Orodara  et par ailleurs cousin de la première victime de la crise. A ses dires, il l’a échappé belle. Il était en effet en groupe avec son cousin (qui a été tué) quand ils se sont rendus chez Fulbert Somé. Le jour du drame, dit-il, c’est sitôt arrivé devant sa porte qu’il  a tiré à bout portant sur son cousin. Mais ce qu’il déplore le plus, c’est la lenteur dans la réaction des forces de l’ordre. Il dit même avoir été menacé à mort par le sieur Somé. Il a dit l’avoir même dénoncé devant le procureur et à la gendarmerie, et jusqu’au jour du drame rien n’a été entrepris. Il appelle donc les forces de l’ordre à être plus collaboratives et plus promptes dans leurs réactions.

Alpha Sékou BARRY

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