La nécessité de l’ouverture

0
1959

La marche suivie de meeting de l’opposition politique s’est déroulée sans incident samedi dernier à Ouagadougou. Cela est, en soi, une première victoire pour le Burkina Faso qui traverse une situation sécuritaire difficile.  Tout de même, il faut continuer à prier le bon Dieu et les dieux (c’est selon) afin qu’ils apaisent les cœurs et les esprits des principaux acteurs du landerneau politique national. Car, ici au pays des Hommes intègres, nous avons besoin de paix, d’amour, de fraternité, d’entente… au sortir d’une saison de pluies plutôt réussie.

La récolte abondante en perspective doit se traduire, sur le plan individuel et collectif, en joie, en fête, en bonheur fortifiant pour attaquer les ennemis qui vaillent : la pauvreté, les maladies, le sous-développement. C’est en cela que les programmes du chef de l’Etat, de son gouvernement et de l’opposition doivent converger dans l’intérêt des populations sur les chantiers du Plan national de développement économique et social (PNDES). Tout un défi à relever ici et maintenant.  A tous, y compris à ceux qui annoncent des avis de marches-meetings, nous devrons faire comprendre la nécessité et l’urgence de rectifier le tir pour nous inviter sur les chantiers du PNDES après le préalable de la gestion réussie de l’épineuse question sécuritaire.

Au-delà de la guerre des statistiques que la marche-meeting de l’opposition a générée (mobilisation relativement importante pour certains, gigantesque pour d’autres), un autre enseignement important peut être tiré de ce rassemblement. Il se pose, en effet,  la nécessité de l’ouverture politique pour construire ensemble un Burkina Faso prospère, fort et solidaire. Permettre à des sensibilités différentes, voire des acteurs minoritaires sur l’échiquier politique d’avancer leurs idées dans l’animation de la vie publique. A priori, la question n’est pas à l’ordre du jour tant il est vrai  que le président Kaboré a été élu avec un score confortable et qu’il jouit d’une majorité parlementaire pour mener à bien sa politique de gouvernement. Mais,  l’arbre ne doit pas cacher la forêt.

En 2015 en effet, nul n’aurait parié que le Burkina Faso serait en situation de guerre une année plus tard, au point de susciter émoi et désolation au sein des masses laborieuses et de contrarier la politique définie par le président du Faso. Et dont la mise en œuvre devrait permettre de résoudre les questions existentielles auxquelles les Burkinabè étaient confrontés. Face à la nouvelle donne sécuritaire, il y a lieu, nous semble-t-il, de changer de fusil d’épaule, notamment en conviant dans l’arène, tous les patriotes sincères ayant à cœur de sortir le pays de cette impasse sanglante.

Ouvrir pour entretenir l’espoir, pour ensuite aller résolument vers la réconciliation nationale. Il faut, en sus, un grand palabre pour solder les comptes du passé parmi lesquels ceux de l’insurrection et du putsch manqué devraient figurer en bonne place. En effet, si l’on convient qu’il existait une fracture sociale au Burkina Faso depuis l’entrée fracassante des jeunes « turcs » révolutionnaires dans le champ politique, celle-ci s’est agrandie avec l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo, pour devenir un trou béant après l’insurrection d’octobre 2014 et le putsch manqué de septembre 2015.

Il nous faut nous regarder dans les yeux pour nous dire des vérités crues et dures.  L’heure n’est donc pas aux calculs politiciens et électoralistes, mais à la conjugaison des efforts pour soutenir la patrie en difficulté. Opposants ou partisans de la majorité,  nous  devons  construire ce pays ensemble, malgré nos divergences somme toutes humaines.   Aucune coloration ne doit prévaloir, quand il s’agit de défendre les intérêts de la  nation.

Par Mahamadi TIEGNA

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Captcha verification failed!
Le score de l'utilisateur captcha a échoué. Contactez nous s'il vous plait!